LE CONTEXTE
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LE CONTEXTE
elle est un promontoire au dessus de l'océan à la lisière d'une falaise. L'on y vient pour se ressourcer, effacer les maux de la vie. Puis, s'y dessine en envers des fondations : un escalier, taillé dans la roche, qui mène vers la plage... Autour, rien d'autre que la nature : une plaine verte et jaunie à perte de vue...
De cette bâtisse blanche comme l'ivoire réservée aux plus fortunés, on la considère : cottage de privilège, pension énigmatique.
La villa Duchamp accueille ses pensionnaires à hauteur de 1200 euros la nuit pour une suite reposante au sein de sa bâtisse : rideaux et draps blancs, parquet au bois clair et repas sains de qualité.
Et puis, surtout, il y a l'île, sur laquelle elle repose. Celle-ci abrite un vieux village de pêcheurs qui contraste, de par son dépouillement, du nom de Lug Dunon.
L'économie de l'île d'Aubenay est précaire. Au large, les chalutiers géants forment une ombre qui amenuisent le stock des locaux en même temps que leur moral. Le tourisme selectif de la villa Duchamp : et le fait qu'elle reverse une rente, chaque mois, auprès de la commune afin de préserver le littoral, forme un paradoxe de dépendance et de rancoeur dans l'esprit des villageois. La villa Duchamp, qui s'est approprié une partie de la plage du Sud Ouest depuis plus d'un siècle, apparaît comme une donatrice soucieuse uniquement de sa propriété et de son confort.
Aussi, si vous résidez à la villa Duchamp, l'on vous conseillera d'ignorer les habitants - rustres d'après certains - de Lug Dunon.
Pourquoi vous encombrer de pensées compliquées, quand votre tête n'aspire qu'au repos ?
Il y a ceux qui ont toujours vécu sur l'île, et ne semblent pouvoir s'en détacher
Et ceux qui paraissent s'y inviter par un besoin de dépaysement
Qu'importe l'identité, cette aura un peu particulière de mystère et d'autarcie s'imprègne.
Une fois venu sur l'île d'Aubenay, son souvenir vous reste, indélébile, comme une nostalgie d'un monde qui n'existe qu'ici. Ses gens, son mode de vie, sa routine trop éloignée de la technologie. Certains la fuient, une fois touchée terre, d'autres sont irrémédiablement attirés et peinent à regagner leur vie passée.
A croire que l'île vit indépendamment du reste de la planète, qu'elle respire par elle-même
ce quelque chose d'indéfini, comme propulsé dans le passé, ou ailleurs.
C'est étrange... on ne saurait dire.
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présentation de l'île :
- Spoiler:
- - L'île d'Aubenay se situe à l'Est de la Bretagne, à cinquante kilomètre des berges continentales. Par le passé disputée pour sa localisation stratégique, elle restera anglaise jusqu'en 1532, moment où la Bretagne sera définitivement rattachée à la France par l'édit d'union franco-bretonne. 413 habitants y vivent à l'année, sur quelques rives, ou dans le seul village, Lug Dunon situé au Sud de l'île. De nombreuses maisons sont délabrées, inhabitées. Sa population vit principalement de la pêche, quelques rares de la préservation des milieux sauvages de l'île, classés réserves naturelles.
Le vent souffle 10 mois dans l'année, l'humidité, le froid et la mer participent à l'érosion des côtes.
Il n'y a qu'une seule grand montagne au centre de l'île : Le kalvar.
L'île d'Aubernay est une commune qui ne possède pas de mairie, aussi toute démarche administrative doit se faire par courriel, à moins de se déplacer vers le continent pour regagner les berges du Finistère. Les affaires courantes sont gérées par une délégation nommée par le prefet. Les délégations se succèdent, faute de participants aux élections, restreintes aux affaires urgentes et administratives, car fusionner la commune d'Aubernay avec une autre semble à ce jour inenvisageable....
La préfecture refuse toujours de céder le rachat des maisons inhabitées pour des continentaux - les résidents soupçonnent que la Villa Duchamp en est la cause.
- La villa Duchamp a été créée par le très richissime comte Duchamp de Cambrais, en 1894. Dès son retour d'expédition d'Afrique, ce dernier décide de lancer des travaux d'envergure : son idée, proposer à des riches bourgeois la "guérison par la mer". Cette technique de thérapie par la mer faisant ses preuves au fil des années, de plus en plus de personnes paient pour résider à la villa Duchamp. Le lieu devient un gîte de prestige réservés aux fortunés et hauts fonctionnaires.
- La particularité de la villa Duchamp est son immense surface de 112 pièces, de 5 âcres et d'une superficie de 14 000 m², , : elle surplombe la côte du sud ouest de l'île d'Aubenay, barraque aux innombrables fenêtres, aux allures d'un gigantesque manoir ivoire dénué de tours, les pieds ceignant la falaise en belvédère et ses volets ouverts une large crique privatisée accessible par des escaliers creusés dans la pierre de la paroi.
- La couverture réseau de l'île est catastrophique. On utilise plus régulièrement les cabines téléphoniques ou les téléphones fixes. Internet se retrouve dans un bar du village, à bas débit, gratuit pour ceux qui consomment, ou à la Villa Duchamp, bien sûr.
- Les légendes sont présentes chez les villageois de l'île.
- Les villageois sont, y compris, très conservateurs, et pour une grande partie religieux.
liste de supersitions notables sur l'île :
- Spoiler:
- le récif dentelé de Yann an aod est maudit : on y raconte que les noyés en mer trouvèrent en Yann an aod un point de chute, qu'alors leur détresse, désireuse de s'exprimer dans le monde des mortels, provoquerait la noyade de ceux qui s'y aventurent.
Lors de grand malheur, les villageois accrochent des bouquets d'herbes sèches à leur porte afin d'éloigner l'Ankou à venir les visiter ("serviteur de l’au-delà qui se balade avec une charrette qui grince pour conduire les âmes des morts vers leur destination")
Le jour d'Halloween, si l'on a perdu un proche on laisse symboliquement la porte ouverte et une place à table pour l’accueillir.
Les viltansou sont les feux follets qu'on apercevoit la nuit : ils crient, ils dansent, ils sont capables de vous entraîner dans une ronde, de vous tuer même
Pour réussir le barattage lorsqu'il fait froid, il est conseillé de mettre quelques pièces d'argent au fond de la baratte
Voir une belette est très mauvais signe. Son passage annonce un malheur imminent (Kermelon). Pour éloigner le mauvais sort, on peut dire (Penn ar C'hreac'h) lorsqu'on aperçoit une belette.
Un chat né en mai n'est pas bon pour attraper les souris. Il n'est bon qu'à rapporter des serpents dans la maison.
Des chaussures posées sur la table de la maison annoncent une chicane familiale
Deux couteaux croisés sur un table annoncent une dispute. Un couteau posé sur la table, le côté tranchant vers le haut, indique un mariage prochain. Par contre, le côté tranchant vers le bas indique un deuil proche
Après un dîner de crêpes, si on veut sortir de la maison, il faut manger un morceau de pain ; sinon on part avec "les viltansou".
A un enfant qui fait des grimaces : "si le vent tourne, tu resteras comme ça".
Lorsqu'on construit une maison, on scelle dans les quatre coins une médaille (Notre Dame de Trézien, Notre Dame de Lourdes, peu importe...) afin de porter chance à la future maison. Dans ce même but, il est indispensable de mettre un bouquet sur le haut de la cheminée après achèvement des travaux.
Il ne faut jamais laisser fermée à clef la porte de la maison du défunt pendant son enterrement. Durant ce même temps, sa maison ne doit jamais rester vide (Kernaëret).
Une flamme de bougie qui vacille et menace de s'éteindre pendant la messe annonce un trépas dans la paroisse. La cloche de la communion qui sonne en même temps que l'heure au clocher de l'église annonce également un décès imminent
Si quelqu'un allume un cierge dans l'église de Trézien, et que la flamme s'éteint tout de suite, cela signifie qu'il y aura un décès très prochainement dans sa famille.
Un noyé se met à saigner lorsqu'un de ses proches le découvre sur le rivage (Pors-Scaff, Kernaëret).Variante: des larmes coulent de ses yeux (Lannic).
Le corps refait surface 15 jours après avoir été au fond. Variante : neuf jours ou vingt et un jours.
Les familles sont toujours prévenues du malheur par un signe, avant que la nouvelle ne leur parvienne ; une clarté soudaine dans le lit-clos, un bruit contre le carreau, une assiette qui tombe du vaisselier...
Lors de la nuit de Noël, on brûle dans la cheminée un gros morceau de bois, une bûche que l'on flambe juste un peu ; on la conserve ensuite dans un coin de l'âtre. Lorsqu'un orage éclate dans la région, on remet alors un morceau de la bûche dans le feu, afin de protéger la maison.
Un homme qui se noie ira tout de suite au fond s'il a le foie noir ; il restera en surface s'il a le foie blanc (Kerludu).
On ne décroche pas la corde d'un pendu, ça porte malheur.
Une pie qui traverse la route sur ses pattes est un mauvais présage pour le promeneur qui la voit devant lui (Pors-Scaff). Deux pies qui s'envolent à gauche de la route à votre approche constituent également un mauvais présage (Kerhilloc).
Le soir, il ne faut pas mettre hors de la maison la poussière balayée à l'intérieur ; il est impératif d'attendre le lendemain. Explication : ce serait mettre dehors ce que le bon Dieu a fait durant la journée (Pors-Scaff). Certains conseillent même de ne jamais mettre la poussière dehors ; il faut simplement la mettre dans la cheminée. Mettre la poussière hors de la maison serait mettre le diable dehors (Penn ar C'hreac'h).
Il ne faut pas regarder de trop près le fond du puits : le diable est au fond.
Il ne faut pas poser le pain à l'envers sur la table.
Il ne faut pas siffler le soir. Explications :
1. ça offense la Vierge Marie.
2. ça fait pleurer le petit Jésus.
3. ça transperce le coeur de la vierge.
4. ça attire les viltansou (Kerludu, Pelléoc).
Siffler sur un bateau attire ou augmente le vent (croyance goémonière et gabarière).
Il ne faut pas abattre du bétail le Vendredi Saint.
On propose du vin chaud aux jeunes mariés ; s'ils en ont envie, cela signifie que le couple a consommé avant le mariage et qu'un enfant est déjà conçu (Kermelon).
Dernière édition par L'océan le Ven 8 Sep 2023 - 2:17, édité 11 fois
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